Compagnie de croisière respectueuse de l’environnement : laquelle choisir ?

Aucune réglementation internationale n’impose de standards environnementaux stricts aux compagnies de croisière. Pourtant, certaines entreprises adoptent volontairement des mesures avancées pour limiter leur impact écologique, tandis que d’autres se contentent du minimum légal. Les labels et classements indépendants peinent à établir une hiérarchie claire, faute de transparence généralisée dans la filière.Des initiatives concrètes existent, allant de la gestion des déchets à la réduction des émissions, mais leur ampleur et leur efficacité varient considérablement d’un opérateur à l’autre. Les différences s’accentuent selon les zones de navigation et la taille des navires.

Pourquoi l’industrie des croisières doit accélérer sa transition écologique

Le secteur des croisières pèse plus lourd qu’il n’y paraît. L’empreinte carbone de cette industrie s’impose aujourd’hui comme un défi de taille pour le tourisme mondial. À chaque escale, chaque journée de navigation, les écosystèmes marins subissent l’impact des rejets de gaz à effet de serre. Les navires, pour la plupart alimentés au fioul lourd, produisent des émissions qui dépassent de loin celles d’autres moyens de transport touristiques. Selon nombre d’observateurs, une seule croisière standard génère plusieurs tonnes de CO₂ par passager.

Le bilan environnemental ne s’arrête pas à la seule question des émissions. La gestion des déchets et le traitement des eaux usées sur ces géants des mers font aussi débat. Les volumes produits à bord rivalisent avec ceux de petites villes, imposant une gestion et un recyclage rigoureux. Dans les faits, la rigueur varie encore fortement selon les compagnies. Certaines investissent dans des dispositifs avancés, d’autres s’en tiennent au service minimum. Même les eaux usées traitées, relâchées en mer, demeurent un sujet sensible et contribuent à mettre la biodiversité sous pression.

Limiter les conséquences, protéger les milieux aquatiques, viser une forme de tourisme moins destructrice : le cap à tenir s’impose. Des entreprises se distinguent déjà. Parmi elles, Ponant propose des navires dotés de moteurs hybrides ou utilisant progressivement le gaz naturel liquéfié, réduit ses émissions de gaz à effet de serre, adapte ses itinéraires pour éviter les zones sensibles, et affine la gestion des déchets à chaque étape.

Côté voyageurs, la mentalité évolue. Les passagers demandent désormais plus que de simples promesses. La notion de croisière écologique a pris le dessus sur l’argument purement promotionnel. Les normes se durcissent, et la pression des attentes publiques accélère le mouvement.

Quels engagements concrets des compagnies pour limiter leur impact environnemental ?

Règlementations évolutives et vigilance des passagers modifient peu à peu les pratiques maritimes. Certains groupes, comme MSC Croisières ou Costa Croisières, investissent massivement dans des solutions techniques pour limiter les dégâts écologiques. Les moteurs au gaz naturel liquéfié (GNL) équipent de plus en plus d’unités modernes, abaissant nettement le niveau d’émissions de CO₂ et d’oxydes de soufre.

Les compagnies les plus actives adoptent aussi de nouveaux standards pour le traitement des eaux usées. Un exemple marquant : à bord du Commandant Charcot chez Ponant, des installations de filtration réduisent au strict minimum la pollution marine générée et protègent les sites d’escale, qu’il s’agisse du nord de l’Europe ou du littoral méditerranéen.

Sur terre également, le secteur s’organise. De nombreux ports français facilitent désormais le branchement électrique des navires à quai. Résultat : moteurs coupés à l’arrêt, baisse considérable de la pollution de l’air pour les riverains et les équipages.

L’approche de la gestion des déchets n’échappe pas non plus à la mutation. Désormais, le tri est devenu norme, les biodéchets sont valorisés, le plastique à usage unique se fait rare dans les restaurants comme dans les cabines. Plusieurs groupes font contrôler ces démarches par des organismes extérieurs et développent des chartes propres. Ces évolutions ne se limitent pas à l’annonce : elles rythment le quotidien des équipages et font bouger profondément la logistique du secteur.

Tour d’horizon des compagnies de croisière les plus engagées pour la planète

Ponant : l’exploration raisonnée

À l’échelle française, Ponant sort du lot. Le Commandant Charcot, fer de lance de la flotte, fonctionne au gaz naturel liquéfié et permet de réduire drastiquement les émissions polluantes. Ponant sélectionne ses itinéraires avec précaution, limite l’accès aux zones fragiles, mise sur des équipements de traitement des eaux usées ultra-performants. Quant à la gestion des déchets, elle s’appuie sur un tri sélectif particulièrement abouti, du recyclage et une chasse constante au superflu côté emballages.

MSC Croisières et Costa Croisières : l’industrie à grande échelle se transforme

Les colosses européens MSC Croisières et Costa Croisières accélèrent également la modernisation. Leur flotte nouvelle génération prévoit le branchement électrique systématique à quai et intègre nombre de moteurs fonctionnant au GNL. Cela signifie moins de nuisances lors des escales et une courbe d’émissions qui commence à s’infléchir. Ces compagnies travaillent aussi, étape par étape, à une meilleure valorisation des déchets, à la limitation de la consommation d’eau, sans jamais rogner sur la qualité de service ou l’offre au départ de France.

Pour compléter cet état des lieux, d’autres avancées sont à souligner :

  • Norwegian Cruise Line ne se contente pas de moteurs hybrides, elle développe aussi des programmes axés sur la préservation des océans.
  • Chez Hurtigruten, la propulsion électrique est passée à l’échelle et la sobriété énergétique guide chaque innovation.

Choisir une compagnie de croisière respectueuse de l’environnement impose de scruter la composition de la flotte, le détail des itinéraires et les certifications obtenues. Les rythmes diffèrent, mais la dynamique existe : poussé par l’exigence grandissante des clients et les nouvelles règles du secteur, l’ensemble de la filière est à la croisée des chemins.

Ressources et conseils pratiques pour choisir une croisière vraiment responsable

Décryptez les engagements et certifications

Pour faire un choix réfléchi en matière de croisière écologique, mieux vaut évaluer la transparence de l’opérateur. Certaines compagnies s’appuient sur une certification ISO 14001 ou le label Green Globe, qui attestent d’une gestion structurée et volontaire des enjeux environnementaux. Quelques-unes, à l’image de Ponant, partagent leurs avancées dans des bilans publics : gestion sobre de la ressource en eau, traitement innovant des eaux usées, tri et valorisation des déchets embarqués. Intéressez-vous également à la politique de réduction des émissions, ou à la part de la flotte équipée pour le gaz naturel liquéfié.

Posez les bonnes questions, comparez, vérifiez

Avant toute réservation, s’informer attentivement permet d’évaluer la réalité des engagements. Voici plusieurs critères pour jauger la démarche environnementale des compagnies :

  • La fréquence et la localisation des escales : privilégier les itinéraires qui préservent les sites sensibles et évitent la saturation des destinations fragiles.
  • Le niveau d’information et de sensibilisation proposé à bord, ou la qualité de la formation des équipages aux enjeux écologiques.

Le marché de la croisière France propose aujourd’hui de vrais progrès en matière de responsabilité environnementale. Les clients porteurs de nouvelles exigences poussent l’ensemble de la filière à hisser son niveau. Faire le bon choix, c’est déjà influer sur le visage du tourisme maritime. Derrière la ligne d’horizon, le tourisme équitable et la sauvegarde des paysages restent à portée, si l’on ose secouer les habitudes et interroger chaque acteur.