Le taux de criminalité déclaré par les autorités tanzaniennes reste inférieur à celui publié par les agences kenyanes sur la même période, malgré une population équivalente. Plusieurs gouvernements étrangers appliquent pourtant des recommandations de vigilance similaires pour les deux pays, citant les mêmes menaces principales. Les disparités régionales, souvent ignorées des statistiques nationales, compliquent toute hiérarchisation stricte en matière de sécurité.
Kenya et Tanzanie : état des lieux de la sécurité pour les voyageurs
Au cœur de l’Afrique de l’Est, Kenya et Tanzanie séduisent chaque année des voyageurs venus observer la nature brute et la faune emblématique du continent. Impossible d’ignorer la question de la sécurité avant de s’élancer sur les pistes du Masai Mara ou du Serengeti.
Les chiffres officiels pointent un niveau de criminalité plus marqué au Kenya, en particulier dans les grandes villes comme Nairobi et Mombasa. À la nuit tombée, la prudence est de rigueur dans ces centres urbains, recommandation partagée par de nombreuses ambassades.
La Tanzanie profite d’une réputation plus tranquille, portée par l’image de Zanzibar et des parcs du Ngorongoro. Les données de délinquance y sont plus basses, mais il reste avisé de faire preuve de discernement, surtout dans les quartiers populaires de Dar es Salaam. Les zones touristiques, de Diani Beach au Kenya jusqu’aux plages de Nungwi, bénéficient d’une police spécialement dédiée à la surveillance des visiteurs, un dispositif salué par les professionnels du safari.
Pour la grande majorité des voyageurs, les parcs nationaux et réserves se révèlent être des refuges, relativement à l’écart des risques urbains. Des dispositifs de contrôle stricts, souvent organisés avec les communautés locales et les rangers, veillent à la sécurité dans le Masai Mara, le Serengeti ou le Ngorongoro. En revanche, certains itinéraires secondaires, moins sollicités, peuvent exposer à plus de dangers : il est vivement conseillé de consulter des guides agréés avant de sortir des circuits classiques.
Voici quelques réflexes à adopter selon votre destination :
- Voyager au Kenya : donnez la priorité aux transferts organisés par des agences fiables, réduisez les déplacements nocturnes à Nairobi et Mombasa.
- Voyager en Tanzanie : gardez la même réserve à Dar es Salaam, et restez attentif lors des traversées maritimes vers Zanzibar.
Quels risques concrets sur place : criminalité, santé et zones à éviter
À Nairobi ou Mombasa, la criminalité prend différentes formes : vols à la tire, escroqueries près des distributeurs, agressions dans certains quartiers excentrés. En Tanzanie, l’ambiance paraît plus apaisée à Dar es Salaam, mais les pickpockets peuvent sévir dans les marchés et aux terminaux de ferry, surtout ceux à destination de Zanzibar. Dans les zones touristiques, les incidents graves restent rares, mais il vaut mieux demeurer vigilant, aussi bien dans les centres urbains que sur les axes secondaires.
La question sanitaire va bien au-delà du seul paludisme, présent partout sous 1800 mètres d’altitude. Un traitement préventif s’impose, complété par les vaccins contre la fièvre jaune, l’hépatite A et la typhoïde. L’attention portée à l’hygiène alimentaire limite les risques de diarrhées ou d’infections intestinales, qui augmentent pendant la saison des pluies.
Certaines zones méritent d’être évitées. Au Kenya, la région frontalière avec la Somalie concentre les alertes, notamment en raison des menaces terroristes et du risque d’enlèvement. Même la ville de Lamu, pourtant classée au patrimoine mondial, connaît parfois des épisodes de tension. En Tanzanie, la situation générale reste plus calme, mais la prudence est recommandée près des frontières avec le Mozambique et le Burundi. Dans les parcs nationaux, la vigilance des rangers permet de maintenir un niveau de sécurité élevé, à condition de suivre scrupuleusement les consignes et de rester sur les pistes autorisées.
Conseils pratiques pour un séjour serein selon votre profil de voyageur
Un safari au Kenya ou en Tanzanie exige de s’adapter à son propre style de voyage. Les aventuriers solitaires ont tout intérêt à réserver leurs transferts via des prestataires officiels, à limiter les sorties de nuit et à choisir un hébergement safari auprès d’opérateurs de confiance. Les familles privilégient les lodges sécurisés, parfois entourés de clôtures, proches de grandes réserves comme le Masai Mara ou le Serengeti. Pour les groupes, la cohésion fait la différence, même dans l’ambiance animée de Nairobi ou sur les plages de Zanzibar.
Préparer son voyage : quelques incontournables
Avant de partir, certains points méritent une vérification attentive :
- Assurez-vous que votre visa Kenya ou visa Tanzanie est valide ; les procédures peuvent changer rapidement.
- Prenez rendez-vous dans un centre médical spécialisé pour les vaccins safari : la fièvre jaune fait souvent partie des critères d’entrée.
- Planifiez votre séjour durant la saison sèche pour limiter les problèmes de santé et profiter d’une faune plus visible.
- Préférez des guides safari expérimentés, souvent issus des villages voisins, véritables sentinelles de votre sécurité sur le terrain.
Prévoir son budget safari demande aussi de l’anticipation : certains campements exigent un paiement avant l’arrivée, d’autres acceptent le règlement sur place. Les rencontres culturelles avec les communautés massaï ou swahilies donnent une autre dimension au voyage, à condition de respecter les coutumes lors des passages dans les villages ou sur les marchés.
Au fond, Kenya et Tanzanie partagent d’immenses espaces de liberté, traversés d’élans sauvages et de contrastes saisissants. Prendre le temps de s’informer, de préparer chaque étape, c’est déjà s’ouvrir la porte d’un voyage plus serein. Et si l’aventure, finalement, commençait par la lucidité ?
