Difficulté de déplacement à Venise : ce qu’il faut savoir

Depuis 2023, un ticket d’accès payant est exigé certains jours pour pénétrer dans le centre historique de Venise. Les bateaux de croisière de plus de 25 000 tonnes n’ont plus le droit d’accoster à proximité de la ville. Les transports publics affichent régulièrement des taux d’occupation supérieurs à 80 % en haute saison.

La réglementation locale prévoit des restrictions de circulation pour les valises à roulettes et certaines zones deviennent inaccessibles lors des marées hautes. Adapter son parcours et anticiper les déplacements s’impose pour éviter les désagréments et optimiser le temps sur place.

Comprendre les défis uniques des déplacements à Venise

Venise ne ressemble à aucune autre ville quand il s’agit de se déplacer. Installée au cœur de la lagune, elle se compose de plus d’une centaine d’îlots reliés entre eux par 435 ponts : ici, impossible d’apercevoir une voiture. Tout se fait à pied ou sur l’eau, entre vaporettos, traghettos et gondoles. Le Grand Canal traverse la ville comme une colonne vertébrale, et régule les déplacements de tous.

San Marco, Dorsoduro, Cannaregio, San Polo, San Croce, Castello : ces quartiers historiques forment un immense labyrinthe de ruelles, de places secrètes et de ponts, où marcher devient vite une aventure à part entière. Les visiteurs doivent laisser leur voiture loin du centre, à Piazzale Roma, Tronchetto, Mestre ou Marghera, puis franchir le seuil d’une cité qui a effacé l’automobile de son décor.

Pour se rendre de quartier en quartier, ou voguer jusqu’aux îles de Murano, Burano, Torcello, Sant’Erasmo ou Lido, il faut composer avec le maillage serré du réseau fluvial. Les stations de vaporetto jalonnent la ville, mais à certaines heures, la foule s’accumule autour de la place Saint-Marc ou du pont du Rialto. Naviguer dans Venise, c’est accepter les ruelles resserrées, les escaliers abrupts, les détours imposés par l’eau et parfois les inondations, ces épisodes d’acqua alta qui bousculent le quotidien.

Le dispositif MOSE protège la ville des marées, mais il ne garantit pas une circulation totalement fluide : passerelles temporaires, files d’attente, accès limités à certains secteurs deviennent alors le lot des promeneurs. Venise force à repenser ses itinéraires, à doser ses trajets entre terre et eau, entre découverte et adaptation.

Quels moyens de transport choisir selon votre itinéraire et vos envies ?

Le mode de déplacement à Venise influence la façon dont on découvre la ville. Les vaporettos, gérés par l’ACTV, jouent le rôle de bus flottants : ils relient les quartiers historiques, la gare Santa Lucia, le Lido et les îles comme Murano ou Burano. La ligne 1 ondule lentement sur le Grand Canal, idéale pour observer les palais et les ponts ; la ligne 2, plus rapide, file d’un point névralgique à l’autre. Les billets coûtent 9,50 € pour 75 minutes, mais les pass ACTV (24h, 48h, 72h, 7 jours) permettent une réelle liberté de mouvement si l’on prévoit d’emprunter souvent ces bateaux.

Pour traverser le Grand Canal sans détour, le traghetto offre une solution simple et abordable : deux rameurs mènent la barque d’une rive à l’autre pour 2 €. Les Vénitiens l’utilisent au quotidien, tandis que la gondole privée s’adresse surtout à ceux qui veulent savourer une atmosphère unique sur les petits canaux, loin de la foule, pour un tarif nettement plus élevé.

Les taxis-bateaux séduisent par la rapidité et la souplesse, mais le prix reste élevé : ce service convient surtout pour un usage ponctuel ou à partager entre plusieurs passagers. Pour rejoindre Venise depuis l’aéroport Marco Polo, la compagnie Alilaguna dessert San Marco, Rialto, la gare ou le Lido : une option pratique, surtout avec des bagages.

Quelques points à connaître pour mieux circuler :

  • Les billets ACTV ne sont pas valables sur les lignes Alilaguna.
  • Le People Mover relie le port, Tronchetto et Piazzale Roma en un temps record.
  • Les 6-29 ans peuvent profiter de tarifs avantageux avec la carte Rolling Venice.

Pour explorer les îles de la lagune (Murano, Burano, Torcello, Sant’Erasmo, Lido), le vaporetto reste l’option la plus simple. Chaque traversée invite à découvrir une Venise plus calme, loin du tumulte de San Marco.

Vaporetto bondé naviguant dans un canal de Venise ensoleille

Conseils pratiques pour explorer Venise sans stress et profiter au maximum de votre séjour

Pour profiter de Venise, mieux vaut s’organiser en amont. Ici, tout se fait à pied ou en bateau, au rythme de la ville. Téléchargez l’application AVM Venezia ou Chebateo : elles affichent en temps réel les horaires des vaporettos, les plans de ligne, les alertes de perturbation. Se repérer entre San Marco, Dorsoduro, Cannaregio ou Murano devient alors un jeu d’enfant.

Achetez vos billets ACTV ou pass transport avant d’arriver, sur les bornes automatiques ou en ligne, pour gagner du temps. Depuis Piazzale Roma ou Tronchetto, laissez la voiture ou le bus, puis choisissez entre vaporetto, traghetto ou marche pour atteindre votre hébergement. Les ruelles serrées, ponctuées de ponts parfois raides, ralentissent la progression : privilégiez des valises compactes et des chaussures résistantes.

Si vous voyagez tôt le matin ou tard le soir, vérifiez les horaires des lignes nocturnes et les correspondances. Les voyageurs à mobilité réduite disposent de tarifs spécifiques et de rampes sur certains embarcadères. Lors des épisodes d’acqua alta, le système MOSE limite les inondations, mais certains passages restent difficiles : chaque matin, renseignez-vous sur la hauteur de l’eau et les accès ouverts.

Entre deux traversées, accordez-vous une pause dans un bacaro autour d’un cicchetto, d’une ombra ou d’un spritz local. Venise se découvre aussi dans la lenteur : traverser le Grand Canal, déambuler près de la basilique Saint-Marc ou du pont du Rialto, savourer la lumière du matin ou du soir. Hors de la foule, la lagune révèle une autre facette de la Sérénissime : plus délicate, plus vraie.